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Thierry Cotillard, président du groupement des Mousquetaires/Intermarché, n’a pas mâché ses mots ce jeudi 9 janvier sur Franceinfo. Engagé dans les négociations commerciales annuelles avec l’industrie agroalimentaire, il a vivement critiqué certains industriels qu’il qualifie de « quasi irresponsables ».
Le patron d’Intermarché en colère
Chaque année, entre début décembre et le 1ᵉʳ mars, les enseignes de la grande distribution négocient avec leurs fournisseurs les conditions commerciales pour l’année à venir. Ces discussions portent sur les prix d’achat, la place des produits en rayon, mais aussi sur les calendriers promotionnels.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats de ces échanges ont un impact direct sur les prix que les consommateurs trouvent en supermarché. C’est pour cette raison que ces négociations se montrent très importantes pour le patron d’Intermarché et les autres.
Après une période marquée par une forte inflation des produits alimentaires, l’année 2025 devait amorcer une baisse des prix. « On visait de la déflation« , a expliqué le patron d’Intermarché auprès de nos confrères.
Mais, c’est une perspective qui semble clairement compromise. Et ce, à cause des exigences de certains grands fournisseurs. La raison ? Certains industriels majeurs réclament des hausses tarifaires « de l’ordre de 6 à 7, voire 8 % ».
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« C’est énorme et totalement décorrélé de la réalité économique »
Des chiffres qui ont fait bondir le patron d’Intermarché. Ce dernier a balancé : « C’est énorme et totalement décorrélé de la réalité économique ». Ces demandes ont d’ailleurs vu le jour juste avant les négociations.
Mais elles restent clairement jugées déraisonnables et ne reflètent pas, selon Thierry Cotillard, les coûts réels de production. Ce dernier souligne d’ailleurs que plusieurs facteurs justifiant auparavant les augmentations de prix sont désormais en baisse.
« Le coût industriel de fabrication des denrées (gaz, cartons ou transports) est moins élevé que l’année précédente », a déclaré le patron d’Intermarché. De plus, sachez que les prix de nombreuses matières premières agricoles, comme le sucre, l’huile ou le blé dur, ont diminué.
En revanche, il pense que certaines matières, telles que le beurre ou le cacao, ont connu une hausse très importante. Pour le dirigeant, ces augmentations demandées par les grandes marques traduisent une volonté de maximiser les profits des actionnaires. Et ce, au détriment des consommateurs.
« Que les marques nationales assument que leur espoir (…) est de nourrir le dividende des actionnaires », a-t-il lâché. En revanche, le patron d’Intermarché a salué l’attitude plus mesurée des petites et moyennes entreprises (PME).
Michel-Édouard Leclerc réagit à son tour
Les demandes de ces fournisseurs plus modestes sont jugées bien plus raisonnables, avec une augmentation moyenne de 2,8 % contre 6,4 % pour les grands industriels. Cette différence s’explique notamment par le rapport de force entre les PME et les grandes enseignes de la distribution.
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Sachez d’ailleurs que Thierry Cotillard ne reste clairement pas le seul à pointer du doigt les hausses injustifiées réclamées par certaines grandes marques. Mercredi soir, Michel-Édouard Leclerc, président du groupe E.Leclerc, a aussi fait part de sa colère.
Sur BFMTV, il n’a clairement pas hésité à dénoncer « des marques qui ont vraiment déconné ». Et qui, selon lui, participent à une « inflation spéculative ». Le patron de Leclerc affirme toutefois que cette tendance à la spéculation pourrait se stopper.
« Aujourd’hui cette inflation spéculative est stoppée, mais on va chercher des baisses », a déclaré le patron de Leclerc. Comme le patron d’Intermarché, il a fait part de sa colère face aux prix annoncés par certains industriels. Affaire à suivre donc.
Crédit photo © DivertissonsNous
