Livret A : ce que fait vraiment le gouvernement avec votre argent en 2025

À défaut de rester inactif dans votre banque, l'argent du Livret A est mobilisé par l'État pour soutenir différents projets. Lesquels en 2025 ?

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Le Livret A est un produit d’épargne que l’État règlemente. Il détermine ses modalités de fonctionnement, son taux d’intérêt, son plafond, ainsi que les critères d’éligibilité des titulaires. De plus, les intérêts que cette épargne génère bénéficie d’une exonération d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. En janvier dernier, les Livrets A des Français contenaient plus de 440 milliards d’euros. Qui est responsable de la gestion de cette somme ?

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Le fonctionnement des fonds du Livret A

Le Livret A, que quatre Français sur cinq détiennent, est sous la gestion des banques ainsi que la Caisse des dépôts et consignations. Sur les 440 milliards d’euros qui sont dans ces livrets, 60 % des fonds sont centralisés à la Caisse des dépôts. Tandis que les 40 % restants restent dans les banques qui collectent cette épargne, indiquent les colonnes de RTL. Cela soulève la question de l’utilisation de ces fonds, sur laquelle les épargnants n’ont aucun contrôle.

Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Épargne, répondait d’ailleurs aux questions de RTL pour éclaircir ce point.

Tout d’abord, le célèbre économiste explique que, historiquement, la Caisse des dépôts utilise les fonds des Livrets A pour financer le logement social. La collecte de ces fonds sert de base pour accorder des prêts aux bailleurs sociaux. Ce qui permet ainsi la construction et l’entretien de logements sociaux.

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Quant aux banques, elles, utilisent ces ressources pour accorder des prêts à des entreprises. Et notamment des petites entreprises, des collectivités locales et des associations.

Il existe également d’autres livrets, comme le Livret d’Épargne Populaire (LEP), qui, lui, s’adresse aux épargnants les plus modestes. Ce livret est accessible aux Français dont le Revenu Fiscal de Référence (RFR) ne dépasse pas un certain seuil. Ce plafond est fixé à 22. 000 euros pour une personne seule.

Toutefois, il convient de noter que l’utilisation de l’épargne par les banques et la Caisse des dépôts est principalement orientée vers le soutien aux entreprises et aux collectivités locales, plutôt que vers l’économie solidaire ou des initiatives sociales.

Nouveaux financements privés pour la défense

Ce mercredi 5 mars, Emmanuel Macron a évoqué le besoin de « nouveaux financements privés » pour la défense. Alors que les institutions financières semblent être la priorité, l’État pourrait mettre aussi à contribution l’épargne des Français.

« La patrie a besoin de vous, de votre engagement », a, en effet, déclaré le président de la république lors de son allocution, « de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont devenus indispensables. »

Mais quel serait donc le fonctionnement d’un livret d’épargne pour la défense ? Philippe Crevel propose l’idée d’un livret d’épargne défense, peut-être sous la forme d’un livret bleu-blanc-rouge, dont la structure pourrait s’inspirer de celle du livret A.

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« Si on passait par un livret d’épargne défense, un livret bleu-blanc-rouge par exemple, l’architecture pourrait être assez proche de celle du livret A » explique Philippe Crevel sur RTL.

Les fonds ainsi collectés serviraient alors de base pour accorder des prêts à l’industrie de la défense. Les intérêts que le remboursement de ces prêts génèrera permettraient alors de rémunérer les épargnants.

« Pour cela, il faut qu’il y ait une logique financière » détaille l’économise. « Parce que si c’est simplement une dépense de l’État pour faire de nouvelles commandes, ça ne rapporte rien. Sauf si c’est l’État lui-même qui va payer les intérêts. »

L’objectif serait donc de faciliter le financement des PME et des entreprises du secteur de la défense, qui peuvent rencontrer des difficultés pour obtenir des prêts.

Crédit photo © DivertissonsNous


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