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En 1976, Noz a vu le jour sous le nom de « Le Soldeur ». Depuis, l’enseigne se positionne comme un modèle anti-gaspillage. Elle achetait des lots provenant de faillites ou de surstocks, auprès de fabricants ou de distributeurs, pour les revendre dans son magasin de Laval. Aujourd’hui, Noz reste fidèle à son identité de déstockeur. Contrairement à nombre d’autres discounters, elle ne fabrique pas de produits.
En effet, elle achète et revend uniquement des articles issus de surstocks, fins de séries, fins de collections, changements de packaging, commandes annulées, emballages abîmés ou ventes aux enchères. Noz offre donc une seconde vie à des invendus. Quelle est donc le secret de cette célèbre enseigne depuis 49 ans ? Les colonnes du Parisien nous éclaire sur la question.
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Chez Noz, il faut fouiller !
Depuis près de 50 ans, les équipes de l’Univers Noz valorisent les stocks de produits invendus. Ces produits passent par un réseau de plus de 330 magasins en France ou par la division Export dans plus de 50 pays.
L’enseigne, qui a vu le jour en Mayenne, à Laval, se présente comme le leader européen du déstockage. Elle a construit un réseau discret mais solide se concentrant alors sur les villes moyennes de Province. Ce modèle lui permet alors de se démarquer face à Action ou Temu.
Mais chez Noz, il faut fouiller ! « Si vous n’aimez pas fouiller, ne venez pas ici ! » assure, en effet, Tiffany, que Le Parisien a citée.
« Au départ, j’étais venue chercher des tétines pour le petit », raconte Tiffany. « C’est comme ça, on peut y passer une heure et sortir avec toute autre chose que ce qu’on voulait », ajoute alors sa mère, Karine, adepte de Noz depuis des années. « Regardez ma doudoune, c’est ici que je l’ai achetée », a-t-elle d’ailleurs ajouté.
Le concept de Noz est simple. On y trouve des bacs à roulettes et de grandes étiquettes bleues sur fond jaune. De l’extérieur, le magasin n’est pas très attirant. C’est un grand entrepôt de 1. 500 m², aux murs blancs, qui se situe en bordure de route.
Le leader européen du déstockage
L’enseigne scande : « Noz, 100 % dégriffés, fins de séries, sinistres ».
À voir Noz c’est fini, ce magasin ferme définitivement ses portes pour une triste raison ?
Depuis 1976, Noz se positionne comme le « leader européen du déstockage ». En 2024, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 793 millions d’euros, en hausse de 11 % par rapport à 2023. L’entreprise occupe une place discrète mais solide au sein des commerces français.
« On est une centrale d’achats spécialisée en déstockage, pas un discounter. Et on ne fait pas fabriquer à moindre coût des articles comme d’autres revendeurs. Notre force, c’est l’achat. On acquiert des stocks qui dorment. Des fins de série, des produits à date courte, des commandes annulées… Et on s’engage auprès de nos fournisseurs à les écouler vite », explique Marine Coïc, directrice des opérations chez Noz, dans les colonnes du Parisien.
Un retour en force de Noz avec l’inflation
Rémy Adrion a ouvert sa première boutique à Laval en 1976. Elle s’appelait alors « Le Soldeur ». En 1992, le nom a changé pour Noz. C’est un nom simple à retenir, sans signification particulière, selon une porte-parole.
Aujourd’hui, Laval compte deux magasins, le siège social et 750 employés. Le site s’étend sur 13 hectares. Et il comprend même une crèche, un centre de formation et un manoir pour réceptions et séminaires.
Au total, des villes moyennes et en périphérie comptent 331 boutiques. Mais, il y en a très peu en région parisienne. Cependant, le plus grand magasin se trouve à Brétigny-sur-Orge (Essonne), avec 2 500 m².
Ces magasins proposent des produits alimentaires, des surgelés, des articles d’entretien, de beauté, des bijoux, de la vaisselle, de la déco, des jouets, des livres, et des outils. Et chez Noz, vous trouverez même des meubles. Tout cela à des prix 30 à 80 % inférieurs à ceux du marché.
L’enseigne est restée le plus proche de sa vocation de solderie
« De tous les bazaristes, Noz est resté le plus proche de sa vocation de solderie. Alors que d’autres s’en sont éloignés pour vendre des gammes d’articles à petits prix venus de Chine. Il y a quelques années, la société pouvait sembler vieillissante avec ses magasins qui assument leur aspect de bric et de broc. Mais elle a connu un retour en grâce avec l’inflation des dernières années » explique Cédric Ducrocq, président de Diamart Consulting, spécialiste du commerce de détail.
A l’instar de ses concurrents, Noz a alors vu affluer de nouveaux clients, « qui cherchent à rationaliser leurs achats « , explique alors Marine Coïc.
« Les gens qui ne connaissent pas Noz viennent me demander le rayon animalerie. On doit leur expliquer que ça ne fonctionne pas comme ça ! », explique le gérant du magasin de Saint-Berthevin, Jean-Philippe Labadot, à nos confrères.
Les bonnes affaires partent très vite chez Noz !
Chez Noz, le rangement dépend des arrivages. Trois fois par semaine, le magasin reçoit vingt palettes de nouvelles marchandises. Dès la livraison, les articles doivent être placés dans les bacs. Il faut libérer environ soixante bacs pour accueillir les nouveaux produits, en déplaçant les anciens vers l’arrière du magasin. Les huit salariés et deux alternants, tous polyvalents, ont donc de quoi faire !
À voir Noz frappe fort avec des meubles de cette grande marque à prix totalement fou
Les bonnes affaires partent vite, selon le gérant. Par exemple, les valises se vendent en deux semaines. Des clients achètent du vin, le goûtent dans leur voiture sur le parking, et en parlent à leurs amis. L’objectif est de vendre rapidement, même avec des « promos de fin de vie ». Les produits qui ne se vendent pas retournent en logistique, dans un flux constant.
L’antre de Noz se trouve à quelques kilomètres, dans un campus moderne. Les équipes marketing et achats évoluent autour d’un atrium avec des espaces de détente, une table de ping-pong et des jeux d’arcade.
Quatre horloges affichent l’heure de Paris, Taïwan, Chicago et Bucarest. C’est donc cela « l’univers Noz » ! Des acheteurs en France et à l’étranger négocient alors avec des fournisseurs de 50 pays. 63 % des achats se font hors de France (37 % en Europe, le reste en Asie et aux États-Unis).
« Il faut apprendre à réagir très vite, être capable de faire une proposition en 24 ou 48 heures, en lien avec le service marketing qui fixe le prix de vente », raconte Corina Tuzelet, acheteuse auprès de grands groupes d’Europe du Sud. Au téléphone, ou lors de ses déplacements en Italie, en Grèce ou au Portugal, elle « joue parfois avec des millions d’euros ».
Une entreprise dans le collimateur de l’inspection du travail
L’entreprise compte 6. 500 employés, dont 5. 000 en France. Cependant, « l’univers Noz » se compose de nombreuses petites sociétés, qui ne respectent pas les obligations de représentation du personnel. Ce modèle a suscité des inquiétudes chez l’Inspection du travail à plusieurs reprises.
« Chaque magasin est géré par une société différente, avec des gens très précarisés », déclare Étienne Deschamps, représentant du syndicat CNT-SO. Ce dernier a d’ailleurs récemment aidé deux anciens salariés dans leurs démarches aux prud’hommes. Alors, au statut d’associé, ils ont été révoqués et ont perdu leurs indemnités de licenciement. Toutefois, ces deux anciens salariés ont remporté leur affaire en première instance.
Source : Le Parisien
Crédit photo © DivertissonsNous