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Ce 1er avril, une nouvelle réforme de l’assurance chômage a vu le jour. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que des changements vont avoir lieu pour les seniors. Il est donc important de bien les prendre en compte.
Un changement pour les seniors avec la loi chômage
L’une des principales mesures de la réforme touche directement la durée d’indemnisation des seniors. Elle s’adapte à l’évolution de l’âge de la retraite. Il faut prendre en compte des changements progressifs pour les travailleurs de 53 à 57 ans et plus.
Ainsi, les personnes âgées de 53 à 54 ans vont voir leur indemnisation limitée à 18 mois (548 jours), soit un alignement sur le régime général. Pour les 55 à 56 ans, cette durée passe à 22,5 mois (685 jours), et pour les 57 ans et plus, elle atteint 27 mois (822 jours).
Ceux de 55 ans et plus peuvent bénéficier d’une prolongation de 4,5 mois (137 jours) si un programme de formation validé par France Travail voit le jour. C’est une mesure qui a pour but d’encourager la formation continue et l’emploi des seniors.
En revanche, elle pourrait tout de même aggraver la situation des salariés plus jeunes. Il faut dire que ces derniers se confrontent souvent à des discriminations liées à leur âge. La réforme modifie également le calcul des allocations chômage.
Vous l’aurez compris, cela pourrait pénaliser certains seniors. La période de référence, qui détermine le calcul des indemnités, reste fixée à 36 mois pour les 55 ans et plus. Et ce, contre seulement 24 mois pour les moins de 55 ans.
Une mauvaise nouvelle pour beaucoup
Cela permet de tenir compte de la carrière plus longue des seniors. En revanche, elle présente aussi un inconvénient. Il s’agit du passage à un système de mensualisation des indemnités, avec 30 jours par mois quel que soit le nombre réel de jours dans le mois.
Les seniors risquent donc de perdre entre 5 et 6 jours de droits annuels. De plus, pour celles et ceux qui ont des revenus plus élevés (au-dessus de 4500 euros brut par mois), la dégressivité des allocations après 6 mois ne s’appliquera plus.
Sachez donc que ces personnes pourraient voir leurs indemnités légèrement diminuées en raison de la mensualisation. L’un des ajustements principaux pour les seniors concerne le prolongement des droits chômage jusqu’à l’âge de la retraite.
En suivant le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans, la prolongation de l’indemnisation au taux plein sera possible pour les seniors qui ont été indemnisés pendant au moins un an et qui ont validé 100 trimestres de cotisation.
Pour celles et ceux nés avant 1968, cette condition va faire l’objet d’une modification progressive. Et ce, avec une augmentation de 2 mois par an. La réforme prévoit également des ajustements pour certains profils spécifiques de seniors, comme les saisonniers ou les démissionnaires.
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Des conditions difficiles
Par exemple, la condition d’affiliation des saisonniers passe de 6 à 5 mois sur 24 mois. Cela permettra donc de sécuriser davantage leur situation. En revanche, les démissionnaires, sauf cas légitimes comme un projet de reconversion, ne pourront pas bénéficier des allocations chômage immédiatement.
Ils devront attendre 4 mois de travail. Pour finir, la réforme inclut des changements pour d’autres catégories de travailleurs. C’est notamment le cas des créateurs d’entreprise ou les ex-détenus qui ont travaillé sous contrat pénitentiaire.
Ces personnes peuvent désormais toucher l’ARE comme les autres salariés. En revanche, ces ajustements soulignent une tendance générale à réduire les droits, surtout pour les seniors. Et à mettre l’accent sur la nécessité de retour rapide à l’emploi.
Cela représente un défi de taille pour cette tranche de la population. Et pour cause, elle fait très souvent face à la discrimination à l’embauche.
Crédit photo © DivertissonsNous