Voir le sommaire Ne plus voir le sommaire
L’UFC-Que Choisir a fait part de son inquiétude face à la disparition des notices papier des boîtes de médicaments. L’association de consommateurs a partagé une lettre ouverte ce 11 avril pour lutter contre cette mesure.
L’UFC-Que Choisir contre cette mesure du gouvernement
Avec Familles rurales et la CLCV, l’UFC-Que Choisir a décidé d’interpeller le gouvernement français. L’association de consommateurs souhaite obtenir un engagement ferme auprès de la Commission européenne pour maintenir la notice papier des médicaments.
Menacée de disparition dans le cadre de la révision de la législation pharmaceutique européenne, c’est une mesure qui inquiète de plus en plus. En effet, la Commission envisage de remplacer peu à peu les notices dans les boîtes par des versions dématérialisées.
Ces notices seront donc accessibles via un QR code. Une décision que les trois associations jugent inacceptable. « Le numérique doit rester un outil additionnel, complémentaire et jamais un substitut imposé », affirment-elles dans leur courrier adressé au ministre de la Santé et au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Les associations comme l’UFC-Que Choisir insistent sur le rôle central que joue encore aujourd’hui la version papier pour de nombreux patients. Elles soulignent que « pour de nombreuses personnes – en particulier les personnes âgées, en situation de précarité numérique ou vivant dans des zones mal desservies« , la notice papier « constitue un support indispensable, à la fois simple et fiable ».
Des centaines de médicaments concernés
Il ne s’agit donc pas juste d’un débat technologique. Il s’agit d’une question d’accessibilité, mais aussi de sécurité sanitaire. La Commission européenne affirme que cette évolution représente une véritable modernisation.
C’est pour cette raison qu’une phase d’expérimentation va débuter en France dès l’automne, regrette l’UFC-Que Choisir. Une centaine de médicaments sera concernée par l’introduction de notices dématérialisées, lisibles uniquement via un support numérique.
Ce test pourrait servir de tremplin à une généralisation à l’échelle de l’Union européenne. Du côté des industriels, ce n’est pas le même. Les trois grandes fédérations européennes du secteur pharmaceutique, Efpia, Medicines for Europe et AESGP, se montrent favorables à cette transition.
Elles défendent l’idée que « la notice électronique garantit que les informations fournies sont toujours à jour« et vantent également « la possibilité d’ajuster la taille des caractères » pour améliorer la lisibilité.
Les associations font front
Les industriels avancent aussi d’autres arguments à dimension logistique et écologique. Selon eux, la fin des notices papier, aujourd’hui différentes selon les marchés nationaux, permettrait « de rationaliser davantage les processus de conditionnement ».
Mais aussi de « diminuer les déchets et la consommation de ressources« . Et de « faciliter la redistribution des boîtes entre les États membres » grâce à des emballages multilingues.
À voir UFC-Que Choisir dénonce les gros abus des mutuelles sur les tarifs pour tous les Français
Face à ces arguments, les associations de consommateurs comme l’UFC-Que Choisir appellent à ne pas effectuer ce changement dans le but d’une modernisation. Elles demandent expressément aux autorités françaises de défendre le maintien « sans condition de la notice papier dans toutes les boîtes de médicaments, sans exception, ni logique de substitution progressive ».
Si le numérique peut offrir des avantages, il ne peut pas se substituer à un support que des millions de personnes continuent de juger essentiel à leur sécurité et à leur autonomie.
Reste à savoir si le gouvernement français prendra en compte cette demande de l’UFC-Que Choisir. D’autant plus que cette mise en place des QR codes pourrait ouvrir la voie à de nombreuses arnaques.
Crédit photo © DivertissonsNous