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Le géant de l’électrique Tesla fait face à de nouvelles accusations. Et cette fois, c’est la relation entre le constructeur et ses clients qui est remise en cause. La problématique concerne le compteur kilométrique de la voiture.
Tesla en pleine polémique
Une plainte a vu le jour contre Tesla, en Californie, relayée par The Street. Cette plainte remet en cause le mode de calcul utilisé par le géant pour afficher la distance parcourue. En ligne de mire, une surestimation systématique du kilométrage.
Cela pourrait avoir des conséquences financières importantes pour les propriétaires. Le fonctionnement des compteurs Tesla ne reposerait pas uniquement sur les méthodes classiques qui calculent la distance en fonction du nombre de tours de roue ou du GPS.
Les plaignants affirment que la marque californienne utiliserait un algorithme interne. Ce dernier se baserait en partie sur la consommation d’énergie ou des modèles prédictifs. Et ce, pour estimer la distance parcourue.
Cela signifie donc que les données affichées sur le tableau de bord seraient gonflées par rapport à la réalité. Plusieurs utilisateurs affirment avoir constaté un écart significatif entre les kilomètres annoncés par leur Tesla et les trajets mesurés par d’autres outils.
Dans les colonnes de Numerama, la plaignante principale, Nyree Hinton, rapporte ainsi un écart flagrant. Sa Model Y lui indiquait une moyenne de 115 km par jour, alors que ses déplacements quotidiens ne dépassent pas les 32 km.
La colère des utilisateurs
D’autres témoignages abondent dans ce sens. Un ancien propriétaire, désormais utilisateur d’un autre véhicule, a comparé les relevés de son ancienne Tesla avec ceux de sa Lexus RZ. C’est sur Reddit qu’il s’est livré.
Il a indiqué : « Le compteur kilométrique [était] surestimé de 20 % par rapport à celui de sa nouvelle voiture ». Les implications restent loin d’être symboliques. Les garanties Tesla sont directement indexées sur le kilométrage.
Aux États-Unis comme en Europe, certains éléments ne sont plus couverts au-delà d’un certain seuil. Ainsi, une voiture qui franchit artificiellement les 80 000 km pourrait se voir refuser une intervention qui aurait dû être gratuite.
L’un des cas cités dans la plainte illustre parfaitement ce scénario. Un client s’est vu refuser une réparation pourtant essentielle, sous prétexte que le véhicule avait dépassé la limite de garantie. Or, selon ses propres estimations, le kilométrage réel était encore inférieur.
La justice va trancher ?
Ce dossier pose aussi la question de la transparence technologique. À mesure que les voitures deviennent de véritables « ordinateurs roulants », de nombreuses fonctionnalités reposent sur des algorithmes internes et des logiciels propriétaires, inaccessibles à tout contrôle extérieur.
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Tesla garde ainsi le contrôle total sur les données affichées, sans qu’aucune autorité indépendante ne puisse vérifier leur exactitude. Dans un contexte où ces données influencent également la valeur de revente, le coût de l’assurance ou la fréquence des entretiens, l’opacité du système devient un véritable problème.
Pour l’instant, Tesla reste silencieux face à ces accusations. Mais l’affaire pourrait avoir des répercussions au-delà des États-Unis. En France et dans l’Union européenne, la manipulation du kilométrage reste strictement interdite.
Une telle situation pourrait donc relever de la fraude si les allégations se confirment. La justice américaine devra trancher. Il faudra tout de même faire preuve de patience avant de découvrir ce qu’elle en dira. Affaire à suivre.
Crédit photo © DivertissonsNous