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Grâce au découvert bancaire, de nombreux Français peuvent réellement souffler. En revanche, il peut devenir un véritable piège financier pour de nombreux consommateurs. Une récente étude de l’UFC–Que Choisir, publiée le 8 avril 2025, tire la sonnette d’alarme.
Une mauvaise nouvelle pour le découvert bancaire
L’association a alerté sur les coûts toujours plus élevés imposés par les banques lorsque le solde d’un compte devient négatif. L’association dénonce des pratiques qui pèsent lourdement sur les budgets. C’est notamment le cas chez les foyers les plus vulnérables.
Le fonctionnement du découvert repose d’abord sur les agios. Ces intérêts débiteurs se calculent en fonction du montant emprunté à la banque et de la durée du découvert bancaire. Ce taux est censé faire l’objet d’un plafonnement par la législation via le taux d’usure.
En revanche, derrière cette explication se cache une réalité beaucoup plus complexe. De nombreuses banques appliquent un minimum forfaitaire. C’est un montant plancher d’agios facturé, même si le calcul proportionnel donnerait un chiffre inférieur.
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Ce mécanisme pénalise fortement les petits découverts bancaires. Par exemple, pour un solde négatif de 150 euros maintenu pendant une semaine, les agios ne devraient représenter que quelques dizaines de centimes. Pourtant, certaines banques imposent un minimum de 5 euros par trimestre.
« La sortie du découvert devient encore plus difficile »
Cela décuple le coût réel pour l’usager. « La sortie du découvert bancaire devient encore plus difficile », déplore l’UFC–Que Choisir. Ce montant forfaitaire reste autorisé par la loi. En revanche, il ne s’intègre pas au calcul du taux effectif global (TAEG).
Cela fausse alors la transparence sur le coût total. Dans l’exemple précédent, le TAEG réel atteindrait près de 174 %, alors que le seuil légal se fixe à 23,24 % depuis avril 2025. L’étude révèle que cette pratique du découvert bancaire reste largement répandue.
Près de la moitié des établissements bancaires, soit 40 sur 86, appliquent ces forfaits, dont les montants varient de 1,50 euro à 13 euros selon les enseignes. Et ce n’est qu’un aspect du problème.
En revanche, même en l’absence de découvert effectif, certaines banques facturent des frais pour la mise en place ou la gestion de l’autorisation de découvert bancaire. Ces montants fixes peuvent parfois se montrer supérieurs à 15 euros par an.
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Les demandes de l’UFC-Que Choisir
Ils s’ajoutent alors à la facture globale. Cela rend donc l’utilisation du découvert bancaire coûteuse, même ponctuellement. Lorsque le seuil autorisé est dépassé, la situation se complique encore plus. Les taux d’intérêt augmentent et frôlent les limites du taux d’usure.
À cela s’ajoutent les commissions d’intervention, facturées pour chaque opération effectuée alors que le compte fait l’objet d’un dépassement. Bien que plafonnées à 8 euros par opération (et 80 euros mensuels), ces sommes peuvent s’accumuler rapidement.
Pour les personnes en situation de fragilité financière, ces plafonds sont réduits à 4 euros par opération et 20 euros par mois, mais cela reste un coût non négligeable. En cas de refus de paiement, ce sont les frais de rejet qui prennent le relais, eux aussi réglementés, mais qui représentent un nouveau coup dur pour le titulaire du compte.
Face à cette explosion des frais de découvert bancaire, l’UFC–Que Choisir appelle à une réforme profonde. L’association souhaite l’interdiction ou encadrement strict des forfaits d’agios, l’intégration de tous les frais dans le calcul du TAEG et la simplification des grilles tarifaires avec des exemples concrets.
Crédit photo © DivertissonsNous