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Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a annoncé un effort financier supplémentaire de 40 milliards d’euros à faire. Cette déclaration représente un vrai défi pour le gouvernement. Afin de préparer le budget 2026, l’État étudie différentes options, notamment la possibilité de supprimer l’abattement fiscal de 10 % dont profitent actuellement les retraités. Selon le niveau de vos revenus, cette mesure pourrait entraîner une perte importante pour certains.
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Vers la fin d’un avantage fiscal non négligeable pour les retraités ?
Si vous faites partie des retraités, il est probable que vous ayez déjà rempli votre déclaration de revenus pour 2024. Elle a, en effet, débute depuis le 10 avril. À cette occasion, vous pouvez bénéficier d’un abattement fiscal de 10 %. Cette déduction automatique, dans la limite 4. 399 euros, réduit le montant de votre impôt en diminuant vos revenus imposables.
Cependant, dès l’année prochaine, cet avantage fiscal pour les retraités pourrait disparaître. Ce qui pourrait entraîner une hausse de votre impôt.
Lors d’une interview qu’elle a accordée au Parisien le samedi 19 avril, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a évoqué la possibilité de supprimer cet abattement. Cette mesure pourrait figurer sur le budget 2026 et permettrait au gouvernement de récupérer près de 5 milliards d’euros, sur les 40 milliards qu’il cherche à économiser.
Comme l’indique RMC BFM TV, cette proposition a suscité de nombreuses réactions. La majorité des acteurs politiques, de gauche comme de droite, s’y sont opposés. Mais si cette mesure venait à être adoptée, quels en seraient les effets pour les retraités en question ?
Qu’est-ce que cet abattement ?
L’avantage fiscal qui s’adresse aux retraités présente plusieurs similitudes avec la déduction de 10 % dont bénéficient les salariés actifs. Toutefois, il ne faut pas les confondre !
Premièrement, il s’agit d’un abattement pour les retraités, tandis que pour les salariés, il s’agit d’une déduction. Certes, ces deux dispositifs paraissent proches, leur traitement fiscal diffère. En effet, l’abattement s’applique automatiquement, alors que la déduction offre au contribuable la possibilité de choisir.
Pour les salariés, la déduction de 10 % vise à couvrir leurs frais professionnels. Mais, ils peuvent également opter pour la déclaration de leurs frais réels si cela leur est plus avantageux.
Deuxièmement, l’abattement qui s’adresse aux retraités n’a aucun lien avec des frais professionnels, qu’ils ne supportent pas.
Cet avantage fiscal aux retraités a vu le jour en 1978 pour plusieurs raisons. C’était d’une part, parce que les revenus des retraités ont tendance à diminuer. Et d’autre part, parce que leurs pensions, que des organismes tiers comme les caisses de retraite déclarent, sont moins susceptibles de faire l’objet de sous-déclaration.
Cet abattement vise donc, en quelque sorte, à compenser le fait que les retraités disposent de moins de possibilités de cacher une partie de leurs revenus. C’est une forme d’avantage fiscal, car il limite la fraude.
En effet, il contribue à réduire la charge fiscale pour les ménages aux ressources modestes ou moyennes.
Enfin, une dernière particularité : cet abattement pour les retraités fait l’objet d’un plafond à 4. 399 euros par foyer. Par ailleurs la déduction pour les actifs peut atteindre 14. 171 euros. Par exemple, un foyer de retraités déclarant 60. 000 euros de revenus bénéficiera du même abattement de 4. 399 euros qu’un autre déclarant 43. 990 euros.
Quelles seraient les principales répercussions si l’abattement de 10 % pour les retraités venait à être supprimé ?
Par conséquent, d’une part, certains retraités qui ne sont actuellement pas imposables le deviendraient. Et d’autre part, ceux qui le sont déjà verraient leur impôt augmenter.
Estimer précisément combien de retraités deviendraient soudainement imposables est difficile. En effet, cela dépend de la situation individuelle de chacun. Selon le syndicat Unsa – Retraités, que RMC BFM TV a relayé, cette mesure pourrait concerner environ 500. 000 personnes.
De même, déterminer le montant exact de pension à partir duquel un retraité, en perdant cet abattement, commencerait à payer des impôts reste complexe. En effet, cela varie en fonction des autres revenus du foyer. Ou encore des éventuelles autres réductions auxquelles il pourrait avoir droit.
Cependant, Unsa – Retraités indique qu’actuellement, un retraité percevant une pension de 1. 542 euros, sans autres revenus ni réductions, ne payera pas l’impôt sur le revenu. Avec la suppression de l’abattement, cet impôt s’élèverait alors à 272 euros.
En plus de rendre certains revenus soumis à l’impôt ou d’augmenter le montant de celui-ci, la suppression de l’abattement entraînerait également d’autres conséquences négatives pour les retraités en question.
Tout d’abord, ne pas être imposable permet d’accéder à diverses aides. Des aides telles que les aides au logement, la complémentaire santé solidaire ou encore MaPrimeAdapt’. La suppression de l’abattement pourrait faire perdre ces droits à environ 500. 000 retraités qui deviendraient alors imposables.
De plus, la fin de l’abattement de 10 % entraînerait une augmentation du revenu fiscal de référence (RFR) pour tous. Or, ce revenu sert de critère pour bénéficier de certaines prestations sociales ou pour obtenir des exonérations d’autres impôts, comme les taxes locales ou la taxe foncière.
Source : RMC – BFMTV
Crédit photo © DivertissonsNous