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Les femmes pourraient-elles bientôt espérer une retraite plus avantageuse après avoir élevé un ou deux enfants ? Actuellement, les parents de trois enfants ont droit à une pension augmentée de 10 %. Cependant, selon une récente étude que le ministère des Solidarités et des Familles a publiée, ajuster cette aide pourrait contribuer à diminuer les écarts de pensions de retraite entre les femmes et les hommes. Explications.
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L’énorme écart entre la retraite des femmes et celle des hommes va-t-il enfin disparaître ?
Un rapport récent de la Direction de la recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees), publié le 12 mars 2025 à la demande du Conseil d’orientation des retraites (COR), s’intéresse aux différences de pensions de retraite entre femmes et hommes.
La Drees a également examiné la possibilité de réformer la majoration de pension qui est actuellement accordée aux parents ayant au moins trois enfants.
Pour mémoire, le gouvernement d’Elisabeth Borne avait, en 2023, souhaité revoir ces droits pour les familles. Et ce, afin de réduire les inégalités qui profitent souvent davantage aux hommes, dont les pensions de retraite sont généralement plus importantes.
À l’heure actuelle, une majoration de 10 % profite à tous les assurés ayant au moins trois enfants. En 2020, cette mesure représentait un coût total de 8,4 milliards d’euros. Soit 2,9 % des pensions de droit direct. Ce dispositif s’adresse surtout aux hommes, car leurs pensions de retraite de base sont plus importantes.
A titre d’exemple, le montant moyen mensuel que perçoivent les bénéficiaires est d’environ 105 euros. En effet, les femmes touchent en moyenne 77 euros, contre 136 euros pour les hommes. Près de 40 % des retraités en profitent, mais l’équilibre dans la répartition reste encore très faible.
« Les masses versées au titre de ce dispositif concernent plus les hommes, qui sont surreprésentés parmi les retraités aisés. Et les chiffres cités dans le rapport ne disent pas autre chose puisque «la majoration de pension pour enfants servie aux bénéficiaires représente en moyenne 77 euros par mois pour les femmes, contre 136 euros pour les hommes », rapporte, en effet, la Drees.
Les différentes options de réforme
Pour tenter d’équilibrer la situation, trois solutions sont actuellement à l’étude :
1. Une allocation forfaitaire universelle
Dans le premier cas, une somme fixe de 150 euros par mois serait versée aux parents ayant au moins trois enfants, dans le cadre de la liquidation de leur retraite en 2026. Ce dispositif bénéficierait principalement aux femmes, avec un taux de réussite d’environ 60 %, contre un peu plus de 40 % pour les hommes.
Cependant, ses impacts sur la réduction des inégalités de retraite entre hommes et femmes seraient relativement faibles. « La pension moyenne des femmes augmenterait de 0,3 %. Tandis que celle des hommes diminuerait de la même proportion. De telle sorte que la pension moyenne des femmes représenterait 85,5 % de celle des hommes. Contre 84,9 % en législation actuelle pour cette génération », pointe la Drees.
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2. Une majoration spécifique pour la pension de retraite des femmes
L’idée ici serait d’accorder une majoration dès le premier enfant, avec un bonus qui augmenterait jusqu’à 13 % pour trois enfants ou plus, avec un plafond annuel de 3. 000 euros brut. Cette mesure permettrait d’améliorer significativement la pension de retraite des femmes tout en réduisant celle des hommes.
3. Une majoration forfaitaire évolutive pour les femmes
Cette option propose un montant variant de 40 euros, 80 euros, et pouvant atteindre 160 euros par mois. Elle s’adresse aux mères et ferait l’objet d’un ajustement selon le nombre d’enfants. Ce dispositif pourrait particulièrement aider les femmes ayant des pensions de retraite faibles. Et ce, tout en contribuant à réduire l’écart global entre hommes et femmes. En effet, 81,6 % des femmes verraient leur pension de retraite augmenter d’au moins 1 %.
Cependant, les principales perdantes seraient principalement les mères de trois enfants ou plus, représentant 16 % des femmes en question.
En ce qui concerne les femmes ayant des pensions plus faibles, 51,1 % pourraient voir leur retraite augmenter d’au moins 20 %. Alors que dans le groupe ayant les pensions les plus importante, presque aucune femme ne verrait une hausse supérieure à 5 %, précise la Drees.
Globalement, la génération née en 1978 pourrait voir leur pension de retraite augmenter de 3,9 % à l’âge de 68 ans. Tandis que les hommes perdraient en moyenne 3 %.
Crédit photo © DivertissonsNous