Allocation chômage: 1 demandeur d’emploi sur 3 touché par la réforme et très agacé

La réforme attendue de l’assurance-chômage pourrait affecter l'allocation chômage d'environ un tiers des allocataires.

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La réforme de l’Allocation chômage, que le gouvernement envisage de mettre en place pour diminuer les dépenses du régime de manière draconienne, pourrait avoir un impact certain sur un tiers des allocataires.

C’est ce qu’ont dévoilé les colonnes du journal Le Monde, ce samedi 18 mai. Les journalistes du quotidien ont d’ailleurs eu accès à une étude interne de l’Union Nationale Interprofessionnelle pour l’Emploi dans l’Industrie et le Commerce (Unédic).

Allocation chômage : les contours de la réforme

À la fin du mois de mars 2024, le premier ministre, Gabriel Attal, avait annoncé une nouvelle réforme de l’assurance-chômage. Pour mémoire, il s’agit de la quatrième réforme depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron.

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Le premier ministre avait alors évoqué trois leviers d’intervention possibles :

– la durée d’indemnisation,
– le niveau d’indemnisation
– la condition d’affiliation.

Ce qui correspond au temps qu’il faut avoir travaillé pour recevoir une allocation chômage.

Les contours de cette réforme commencent à se préciser. En effet, il semblerait que l’on se dirige vers une hausse de la durée nécessaire pour être éligible à l’allocation chômage.

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Les mesures de l’exécutif feront donc l’objet d’un durcissement des conditions pour percevoir une allocation chômage.

Alors qu’elle est, à l’heure actuelle, de 6 mois sur les 24 derniers mois, la durée d’affiliation pourrait grimper à 12 mois. C’est ce qu’a révélé Le Monde, dont les journalistes ont pu consulter une étude interne de l’Unédic le 17 mai 2024.

Cette modification du système de l’assurance-chômage pourrait alors avoir un impact sur les jeunes de moins de 25 ans. Mais aussi sur les personnes qui viennent d’achever leur contrat à durée déterminée (CDD) ou un contrat d’intérim.

Des économies non négligeables pour les caisses de chômage

Aujourd’hui, six mois d’activité sur les deux dernières années suffisent pour percevoir une allocation chômage.

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Et, selon l’Unédic si la durée grimpait à 12 mois, 31 % des personnes seraient alors touchées, générant alors une économie de 2,3 milliards d’euros.

Selon l’Unédic, l’impact serait encore plus important si le gouvernement prenait la décision de réduire la période pendant laquelle il faut avoir travaillé pour toucher l’allocation chômage, en la ramenant de 24 à 18 mois. Dans ce cas, cela affecterait alors 32 % des allocataires. Mais les économies atteindraient 7,5 milliards d’euros par an.

Ce durcissement des conditions soulève alors les inquiétudes des syndicats, notamment la CFDT. Cette dernière dénonce alors une mesure pouvant mener à des « trappes à pauvreté ».

Elle éloignerait aussi les personnes les plus précaires de l’accès à un emploi de qualité.

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Obliger les Français à travailler davantage pour pouvoir prétendre à une allocation chômage

Quoi qu’il en soit, si le gouvernement décidait de changer le système d’entrée à l’assurance-chômage, l’Unedic explique donc que ce sont les jeunes, et ceux qui sont en CDD ou en intérim qui seront les premiers à le subir.

« L’idée du gouvernement, c’est d’obliger les Français à travailler davantage avant de pouvoir prétendre à une allocation chômage. Le taux de chômage est relativement bas, les difficultés de recrutement restent élevées. Il y a des pénuries dans plusieurs secteurs d’activité », a expliqué Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asteres, que Europe 1 a relayé.

Et l’économiste d’ajouter : « Donc il y a un peu l’idée que les gens qui voudraient vraiment travailler le pourraient. Et d’un autre côté une volonté de faire des économies. Si vous rallongez la durée de travail nécessaire pour être indemnisé, mécaniquement… Il y aura plus de cotisants pour moins de personnes indemnisées, ça fait des économies pour les caisses de chômage ».

Le moins que l’on puisse dire c’est que les décisions finales de l’exécutif sont attendues avec impatience. Et, les nouvelles règles de l’assurance-chômage pourraient alors entrer en vigueur dès le 1ᵉʳ juillet 2024.

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