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Le 1ᵉʳ février 2024, le prix de l’électricité a grimpé de 8,6 % pour les tarifs normaux et de 9,8 % pour les tarifs heures creuses/heures pleines. D’autre part, dans le cadre de la fin progressive du bouclier tarifaire, la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) a grimpé à 0,021 €/kWh au 1ᵉʳ février 2024. Ce tarif est valable jusqu’à fin janvier 2025. Quel sera le montant de la facture EDF ou autre fournisseur dans les mois à venir ?
Nos confrères de MoneyVox ont fait le point avec Jacques Percebois, professeur à l’Université de Montpellier.
Le tarif réglementé de l’électricité, le Tarif Bleu d’EDF, va-t-il évoluer ? Quand ? Comment ?
Le Tarif Réglementé de Vente de l’Électricité (TRV) correspond au Tarif Bleu du fournisseur historique EDF. Ce sont les pouvoirs publics qui le définissent. Il permet aux consommateurs de comparer les offres d’électricité entre elles. La dernière hausse du TRV date de février 2024, avec environ + 8,6 % sur la facture.
En 2024, le kWh du TRV électricité coûte 0,2516 € TTC avec l’option Base. Les clients payent 0,2068 € TTC en Heures Creuses et 0,27 € TTC en Heures Pleines.
Le Tarif Réglementé peut évoluer une à deux fois par an, à la hausse comme à la baisse. Et c’est en août et en février.
La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) se charge alors d’évaluer. Et c’est ensuite au tour du gouvernement de décider de l’évolution du TRV électricité.
Le TRV évolue en fonction du Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE). Cela aurait dû être le cas cette année, selon la proposition de la CRE. Mais le gouvernement a annoncé que les tarifs n’évolueront pas au 1ᵉʳ août 2024. En février, l’évolution intègre le prix de la fourniture et des différentes taxes.
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Une baisse probable du Tarif Réglementé de Vente en février 2025 ?
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a récemment annoncé que le prix de l’électricité devrait baisser de 10 à 15 % en février 2025.
C’est probable mais la prudence est de rigueur, selon Jacques Percebois, Professeur émérite à l’Université de Montpellier et fondateur du CREDEN.
« C’est très probable. Surtout parce que les prix sur le marché de gros ont diminué ces derniers mois » a répondu ce dernier dans les colonnes de MoneyVox.
Pour mémoire, le mode de calcul du TRV se décompose en trois parties :
– le coût du réseau (péages d’accès au réseau de transport de RTE et au réseau de distribution d’Enedis)
– les taxes
– le prix de la fourniture, c’est-à-dire de l’électricité.
En 2024, le prix de la fourniture représentait plus de la moitié de la facture d’électricité. « Avant, c’était 1/3. Mais l’envolée des prix pendant la crise de l’énergie a augmenté la proportion« , explique Jacques Percebois. En effet, en 2024, le prix de la fourniture représente encore 55,2 % du TRV.
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Il faut pour cela comprendre que le coût de fourniture du TRV dépend alors de deux éléments :
1) le taux d’écrêtement de l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (Arenh). Celui-ci qui va influencer le partage de ce prix de la fourniture entre ARENH et complément marché, d’une part.
2) l’évolution du prix du MWh sur le marché de gros, sur les 24 derniers mois précédant le calcul, d’autre part. Le prix sur le marché du gros représente d’ailleurs 55 % des prix de fourniture.
L’Arenh permet aux fournisseurs d’obtenir des prix très intéressants. Le MWh est d’ailleurs en vente à 42 euros chez EDF.
Contrairement au prix Arenh, le prix du marché de gros est très volatile. : par exemple, une simulation effectuée le 24 juillet 2024 estimait le MWh à 98 euros. Pendant la crise de l’énergie, deux ans plus tôt ils étaient à 296 euros du MWh.
« En 2024, on a donc tenu compte des prix de gros très élevés observés en 2022« , explique Jacques Percebois. Selon lui, ce ne sera plus le cas à partir de 2025.
Et en août 2025 ?
« Ce qu’on peut dire c’est qu’a priori, dans les mois qui viennent, il n’y aura pas d’envolée des prix. Mais il est très difficile de prévoir ce qu’il pourrait se passer par la suite. Personne n’avait anticipé le conflit en Ukraine qui a été un des déclencheurs de la crise de l’énergie. Avec une forte augmentation des prix de marché, couplé au fait que le parc nucléaire était moins disponible en France. Des incidents en mer Rouge ou sur le parc nucléaire pourraient par exemple à nouveau tirer les prix à la hausse », estime Jacques Percebois dans les colonnes de MoneyVox.
Et le Professeur d’ajouter : « Si les prix baissent actuellement, c’est aussi parce que beaucoup de personnes ont fait des efforts face à la flambée des tarifs. Mais la demande pourrait bien repartir dans les prochains mois / années. »
Jacques Percebois, en août 2025, anticipe plutôt une probable hausse du TURPE. Et les besoins d’investissement pour entretenir le réseau électrique la porteront.
« Avec les investissements prévus par RTE et Enedis, et ceux pour développer le réseau européen et les interconnexions, c’est près de 240 milliards d’euros qui sont évoqués d’ici à 2040. Les répercussions sur la facture des consommateurs pourraient commencer en août 2025″, indique alors le Professeur.