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Pour de nombreuses personnes âgées, conduire un véhicule est le meilleur moyen de transport. Mais, les problèmes de santé qui nuisent à leur conduite peuvent avoir deux conséquences néfastes graves. Une conduite sécuritaire nécessite l’intégration de processus visuels, moteurs et cognitifs complexes, et les conducteurs seniors souffrant de problèmes de santé peuvent présenter des déficits légers à modérés dans un ou plusieurs de ces domaines. Comment savoir qu’il est temps de mettre son permis de conduire au placard ?
Poser son permis de conduire et ses clés de voiture au placard
À mesure que nous vieillissons, notre santé et notre forme physique changent. Même si nous en sommes conscients, il n’est parfois pas facile de l’admettre. Des tâches simples comme conduire deviennent beaucoup plus difficiles . C’est là que commencent les premières discussions qui opposent les seniors à des membres de leur famille, inquiets.
Les tensions amènent alors les seniors à vivre ce moment délicat avec plus de stress, au risque de prendre des décisions irréfléchies. Alors comment comprendre quand il est temps de rendre le permis de conduire et de mettre les clés de la voiture au placard ?
De nombreux facteurs peuvent diminuer les performances des conducteurs seniors au volant. Ces facteurs comprennent des modifications du temps de réaction relatives à l’âge et des déficiences visuelles, cognitives et/ou musculaires qui deviennent plus fréquentes avec l’âge.
Les seniors utilisent couramment des médicaments pour traiter les affections. Et, certaines classes de médicaments peuvent avoir un effet sédatif et altérer les performances de conduite.
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Malgré cela, les conducteurs plus âgés subissent, en moyenne, moins d’accidents par an que les conducteurs plus jeunes.
L’âge est-il vraiment synonyme de danger ?
En effet, les seniors de plus de 65 ans représentent la catégorie de conducteurs la moins responsable d’accidents mortels. Selon le bilan 2022 de la Sécurité Routière, les jeunes conducteurs ayant entre 18 et 24 ans sont les plus impliqués dans les accidents de la route.
Ayant plus d’expérience, étant plus prudents et moins pressés, les seniors sont, en général, de très bons conducteurs. Mais les choses ne sont plus les mêmes dès lors que le vieillissement se fait sentir physiologiquement. « L’âge n’est pas en soi un critère suffisant pour qualifier le fait d’être dangereux sur la route. Mais il faut vérifier régulièrement pour soi et ses proches les acuités visuelle et auditive. Il est clairement plus compliqué d’évaluer les troubles cognitifs qui, par exemple, allongent la durée de prise de décision, facteur de risque. » estime Hélène Rossinot, médecin spécialiste des aidants et auteure d’Être présent pour ses parents (Éditions de l’Observatoire, 2022).
Cependant, en parcourant moins de kilomètres que les conducteurs seniors d’âge moyen, les conducteurs plus âgés ont en moyenne plus d’accidents par kilomètre qu’ils parcourent. Les taux d’accidents commencent à augmenter après environ 70 ans, et la hausse est la plus rapide après 80 ans.
Le comportement que les seniors doivent adopter
Les conducteurs seniors, qui ne souffrent pas de maladies qui altèrent la cognition et le jugement, doivent commencer à limiter leur conduite pour améliorer la sécurité.
Ils doivent d’abord éviter de conduire au crépuscule et la nuit, aux heures de pointe ou par mauvais temps.
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La conduite implique l’exécution précise de tâches simultanées telles que le freinage et la direction. Ces opérations nécessitent plusieurs conditions, parmi lesquelles :
– Clarté mentale
– Bon jugement, capacités de planification et de prise de décision
– Attention et concentration mentale
– Temps de réaction rapides
– Coordination
– Force musculaire adéquate
– Bonne amplitude de mouvement dans le haut du corps : haut du torse, épaules et cou
– Sensibilité des jambes et des pieds
– Bonnes capacités visuelles et auditives
Attentions séniors ! Des déficiences dans l’un de ces attributs peuvent affecter considérablement vos performances de conduite. A noter que quasiment toutes ces caractéristiques sont partiellement compromises avec le vieillissement et s’aggravent en présence de maladie.
Comment réagir face à un proche senior qui devient dangereux ?
Dans un premier temps, dans ce cas, le dialogue est de rigueur ! Mais aussi exprimer son inquiétude au parent ou conjoint senior .
« Si la personne ne veut rien entendre, l’idéal est de faire appel à une tierce personne. En particulier le médecin traitant qui peut proposer un bilan et convaincre de renoncer à prendre le volant. En cas d’urgence, par exemple si la personne roule à contresens, il y a ce que j’appelle la ‘solution nucléaire’ : passer par la police qui convoquera la commission du permis de conduire chargée de décider de son maintien ou pas. Mais tout est à mettre en œuvre pour éviter d’en arriver à cette démarche, heureusement très rare. », note le Docteur Hélène Rossinot.
