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Alors qu’Enedis l’a déployé à partir de 2015, le compteur Linky équipe aujourd’hui l’immense majorité des foyers français. Et ce, en dépit de l’encre qu’il a fait couler. Il y a quelques jours, la Cour des comptes a publié un rapport sur ce compteur intelligent. Ce rapport a dévoilé des résultats contrastés pour les consommateurs. Quelles sont les conclusions de ce rapport ?
Que dit le dernier bilan de la Cour des comptes à propos du compteur Linky ?
Entre 2015 et 2021, Enedis a posé plus de 34 millions de compteurs Linky. Ce qui correspond donc à 90 % l’objectif initial de cette opération historique.
Depuis, la phase de déploiement massif a pris fin et Enedis poursuit le travail pour remplacer les 2,3 millions d’anciens compteurs restants. Après un premier rapport en qu’elle a publié 2018, la Cour des comptes a publié, le vendredi 29 novembre un nouveau bilan sur le compteur Linky.
Le rapport de la Cour des comptes met en évidence une baisse importante des coûts relatifs à l’installation des compteurs Linky. En effet, alors que les experts l’avaient initialement estimé à plus de 5 milliards d’euros, ce déploiement n’a finalement coûté que 4,6 milliards. Ce qui correspond donc à une économie de 18 %, nous explique Le Journal de l’Économie.
Le moins que l’on puisse dire et que cette économie est certainement de bonne augure pour le secteur énergétique.
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Par ailleurs, les consommateurs ont-ils profité de ces économies ? Le rapport de la Cour des comptes met en lumière que les bénéfices que les usagers attendaient sont loin d’être à la hauteur des promesses initiales.
En effet, comme l’indique le bilan que la Cour des comptes a dressé, sur les 9,7 milliards d’euros d’économies estimées :
– 2 milliards devaient provenir d’une baisse de la consommation
– 7,7 milliards étaient attendus de l’amélioration du marché de détail
Qui est donc le grand gagnant de ce déploiement ?
Selon le rapport, le déploiement du compteur Linky a permis « des gains d’efficacité [qui] bénéficient d’ores et déjà aux distributeurs d’électricité, aux fournisseurs et aux consommateurs ». Et notamment par une « diminution des coûts de relève et des petites interventions devenues téléopérables. Ou encore de la réduction de certaines pertes liées aux anomalies de comptage ou aux erreurs de facturation ».
Pour l’heure, les consommateurs n’ont donc pas encore ressenti les effets positifs du compteur Linky. Toutefois, Enedis semble être le grand gagnant de ce déploiement des compteurs Linky.
En effet, selon le rapport de la Cour des comptes :
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– Une rémunération additionnelle de 311 millions d’euros pour la période 2016-2023.
– Un bonus de 407 millions d’euros entre 2016 et 2022 au titre de la régulation incitative.
La filiale d’EDF aurait aussi profité d’un mécanisme de différé tarifaire. Celui-ci « neutralise pour l’usager l’impact financier de la mise en œuvre du compteur Linky sur la période 2014-2021 ».
Il semblerait finalement que il semblerait que la facture soit reportée sur la période suivante, 2022-2029, via le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité). Soit 785 millions d’euros.
Cette taxe sur la facture d’électricité aide donc à financer les activités d’Enedis pour la distribution d’électricité. Par conséquent, la Cour des comptes demande donc à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) de « s’assurer que les gains qu’Enedis a perçus du fait du régime spécifique de rémunération des actifs Linky serviront au financement de son programme d’investissement dans les réseaux ».
