Voir le sommaire Ne plus voir le sommaire
En 2024, le Revenu de Solidarité Active (RSA) en France connaît plusieurs évolutions majeures. Ces mesures visent à renforcer l’accompagnement des bénéficiaires vers l’emploi et à optimiser le dispositif.
Le RSA, nouvelle formule
Depuis 2023, une expérimentation du RSA se dit en cours dans certains départements. Elle impose ainsi aux allocataires de consacrer entre 15 et 20 heures par semaine à des activités favorisant leur insertion professionnelle.
Cela concernent que des formations, des stages ou des ateliers. Cette mesure vise donc à encourager l’engagement actif des bénéficiaires dans leur parcours vers l’emploi.
Fort des résultats encourageants de l’expérimentation, le gouvernement prévoit ainsi de généraliser cette obligation à l’ensemble du territoire français. Et ce, à partir du 1ᵉʳ janvier 2025.
Les bénéficiaires devront alors justifier d’une participation hebdomadaire minimale de 15 heures à des activités liées à l’emploi pour continuer à percevoir le RSA. Les allocataires du RSA seront automatiquement inscrits à France Travail, successeur de Pôle emploi.
Et ce, sans démarche supplémentaire de leur part. Cette inscription vise à faciliter leur accompagnement et à renforcer les dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle.
À voir RSA: tout savoir sur les changements concernant tous les allocataires CAF en 2025
À partir de 2025, le non-respect des obligations, notamment le refus répété d’offres d’emploi raisonnables ou l’absence de participation aux activités prévues, pourra entraîner des sanctions. Cela inclut même la suspension temporaire du versement du RSA.
Des règles strictes
Cette mesure vise à responsabiliser les bénéficiaires. Et ce, tout en incitant les allocataires Français à s’engager activement dans leur parcours d’insertion.
Des dérogations se disent ainsi prévues pour les personnes confrontées à des situations particulières. Telles que des problèmes de santé, un handicap, ou pour les parents isolés sans solution de garde d’enfants.
Ces ajustements visent à prendre en compte les réalités individuelles des bénéficiaires et à adapter les exigences en conséquence. Ces réformes ont pour objectif de renforcer l’efficacité du RSA en favorisant une insertion professionnelle plus dynamique.
Et en responsabilisant les bénéficiaires, tout en tenant compte des situations de chacun. Depuis le 24 octobre 2024, une décision du conseil départemental du Nord suscite de vives réactions.
En effet, les allocataires du RSA absents à leurs convocations voient leur allocation réduite de manière drastique, jusqu’à 80 %. Une mesure qui pourrait entraîner une perte de près de 500 € pour une personne seule percevant le montant mensuel de 635,71 €.
Une mesure du RSA qui divise
L’objectif affiché se veut d’encourager les bénéficiaires du RSA à s’investir dans un parcours d’insertion professionnelle actif. Cependant, cette approche punitive choque par son ampleur.
À voir RSA: la nouvelle réforme avec France Travail repoussée, l’impact sur les bénéficiaires
Peut-on vraiment inciter à la réinsertion en privant les plus fragiles d’une aide vitale ? Si cette mesure vise à lutter contre l’absentéisme, certains redoutent qu’elle ne fasse qu’augmenter la précarité des plus vulnérables.
En effet, le RSA, conçu pour garantir un minimum vital aux adultes sans ressources, s’adresse à des personnes souvent confrontées à des situations difficiles. Cela concerne les parents isolés, épuisés par leur charge familiale.
Mais aussi les jeunes actifs de moins de 25 ans, sous conditions strictes pour y avoir le droit. Et aussi les chômeurs de longue durée, déjà fragilisés par l’exclusion sociale.
Or, cette sanction uniforme semble ignorer la diversité des parcours et des obstacles rencontrés par les Français. 90 % d’entre eux vivent déjà sous le seuil de pauvreté, selon les chiffres officiels.
La réduction du RSA pourrait donc d’aggraver leur situation au lieu de la résoudre. Stéphanie Bocquet, présidente des écologistes, dénonce une politique « indigne » qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les familles les plus précaires.
Cette initiative, encore isolée, pourrait inspirer d’autres départements. Certains élus envisagent de durcir les politiques sociales en suivant cet exemple, tandis que d’autres appellent à la prudence pour éviter une stigmatisation excessive des Français.
Crédit photo © DivertissonsNous